Le Locataire
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Roy Batty
Roy Batty

184 abonnés 215 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 24 septembre 2014
"Le Locataire" est un des meilleurs films de Roman Polanski (avec "Chinatown" et "Rosemary's Baby"). Il raconte l'histoire de Trelkovsky (Polanski), un homme d'origine polonaise qui va s'installer dans un appartement parisien et connaître très vite de nombreux désagréments. Malgré un rythme assez lent, le scénario est remarquable et égrène les indices jusqu'au surprenant final. Polanski aborde les thèmes de la folie et de la paranoïa avec toute sa maestria. En résulte un film à l'atmosphère vraiment dérangeante et oppressante, qui terrifie et perd le spectateur, en jouant sur la frontière trouble entre le réel et la folie. Certaines scènes sont inoubliables, notamment celle dans laquelle Trelkovsky voit son double dans les toilettes. Le climat malsain de ce film est renforcé par la photographie et la musique angoissante de Philippe Sarde (une de ses meilleures partitions). Roman Polanski est parfait dans le rôle de cet homme timide et effacé, qui va, petit à petit, sombrer dans la folie jusqu'à la fin inéluctable et qui fait froid dans le dos. Il est entouré par de brillants comédiens, à commencer par la toute jeune mais déjà talentueuse Isabelle Adjani, ainsi que de grands noms tels que Shelley Winters (méconnaissable), Melvyn Douglas ou encore Bernard Fresson. A noter aussi les fugaces apparitions de certains membres du Splendid', pas encore connus à l'époque. "Le Locataire" est un chef-d'oeuvre à l'atmosphère unique.
Estonius

4 089 abonnés 5 465 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 9 novembre 2020
Rarement la folie n'aura été si brillement illustrée au cinéma. Il faut dire que le scénario est inspiré d'une œuvre de Roland Topor (1938-1997), esprit aussi génial que dérangé ! L'histoire vous prend aux tripes du début jusqu'à la fin, Polanski joue le rôle principal de Trelkovsky et le campe à merveille. spoiler: Au début homme timide et craintif, le genre à s'excuser à tous bouts de champ, il devient paranoïaque et schizophrèn
e, la force du film étant que l'identification fonctionne si bien qu'on ne sait jamais si ce que l'on voit à l'écran est la réalité ou les projections paranos du personnage. Sa fuite en avant vers la schizophrénie est hallucinante, ça commence par spoiler: un simple chocolat au café, ensuite ce sont les cigarettes, puis cette bascule vers le travestissement
qui laisse pantois tellement c'est réussi !) Et si Polanski crève l'écran de son talent, il s'est ici entouré d'une pléthore d'excellent comédiens dans des rôles les plus inquiétants les uns que les autres : Bernard Fresson en beauf de base, spoiler: Melvyn Douglas en vieux grincheux, Shelley Winters en teigne, Claude Pieplu bouffi de suffisance
, seule Isabelle Adjani particulièrement mise en valeur semble détonner par une apparente normalité. Et puis cerise sur la gâteau on a droit en prime aux comédiens du Café de la gare et à ceux du Splendid. Un voyage insolite et inquiétant au fond de l'angoisse et de la folie, mais quel bonheur de regarder ça !
MC4815162342

420 abonnés 1 489 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 12 mai 2015
Quasiment 9 ans après Le Bal des vampires et Rosemary's Baby Roman Polanski clôturait ce que j’appellerais une sorte de trilogie avec Le Locataire, pourquoi une trilogie ? Car je trouve que ces trois films se ressemblent étrangement, surtout du point de vue technique et mise en scène, voir même niveau réalisation, il y a cette même folie, presque ce même ton mystiquement drôle et angoissant.

Enfin bon, j'entend que du bien de ce film depuis qu'un collègue du site, SpaceTiger7 pour ne pas le citer, me l'a vendu comme du pur génie, n'écoutant que mon instinct et pas l'avis des autres je n'avais pas prévu de me jeter dessus de suite, j'aurais juste attendu l'occasion de le voir quand il passerait à la télé par exemple.
Et vl'à ti pas qu'il passe ce bougre, hier soir, lundi 11 Mai à 22h40, du coup comment faire un bras d'honneur à ce film et se débiner ? Impossible, je dois aller au bout, je dois voir ce film, donc juste après avoir maté l'émission sur ce bon vieux Renaud, je me laisse emporter par le pédo.... euh Polanski.
M'attendant à un film bizarre et possiblement peu captivant j'y allais quand même la tête baissée mais comme toujours sur arte avant la diffusion d'un film, quelqu'un vient rapidement brosser son portrait accompagnés d'images du film, et je dois dire que les quelques images montrées m'ont bien donné envie.

Je me pose pépouze dans le noir sur mon plumard... (ça rime !!!)... avec un verre de pinard... (ouais non, finalement ça va pas le faire^^).
Voilà que le film se lance, on y suit un homme venant louer un appartement dans un immeuble à Paris, un Polonais travaillant dans un service d'archives, il apprend de la concierge que la chambre qu'il est prêt à payer une assez forte somme était occupée par une femme qui s'est jetée par la fenêtre.
Déjà ça pose les bases, on sait qu'il va se passer quelque chose, monsieur Trelkovsky dont on ne connaîtra jamais le prénom s'installe donc dans cet endroit assez froid où les voisins semblent peu accueillants. Peu à peu le jeune homme à l'allure d'un Tintin se retrouve à subir d'étranges situations, les voisins se plaignent du bruit qu'il fait la nuit alors qu'il n'en fait rien, ses détritus de poubelles tombés dans l'escalier disparaissent, les voisins restent debout figé au toilette et j'en passe.
Le pauvre homme obligé de fumer des Malboro puisque ses gauloises bleues ne sont plus disponibles va peu à peu sombrer dans un délire inextricable, pourquoi ? Pourquoi l'ancienne locataire avait voulue se suicider ? Pourquoi, pourquoi et pourquoi ? Bah on s'aura pas, à nous de pondre une hypothèse, est-ce que l'appartement est hanté ? Possible mais aucune confirmation de quelque sorte que ce soit.

Le mec présentant le film sur arte clamait haut et fort que le film était un des plus angoissants jamais fait, sans être vraiment d'accord, je dois bien avouer que mater en pleine nuit ce délire, ça fout un peu les boules de temps en temps. Notamment la première scène où l'on voit quelqu'un figé au toilette.
Comme souvent j'en attend beaucoup des films où la réalité devient confuse et chamboulée, donc sur le coup j'en aurais voulu encore plus de la part du film, car la vraie folie n'arrive qu'assez tard, c'est mon coté "j'en veux encore" qui fait ça.
Quoiqu'il en soit, l'histoire se déroulant presque à huis clos est clairement prenante, on veut bien sur voir jusqu'où va aller la folie du pauvre Tintin...... euh.... Trelkovsky, et elle mène là où je pense tout le monde l'attendaient, encore que le plan final je ne m'en serais pas douté, et tant mieux car il exprime toute la folie du personnage.

2 ans après Chinatown, Polanski replonge dans la démence avec Le Locataire où il tient le rôle principal, rôle qu'il porte juste parfaitement, ses réactions, son coté "ptit mec timide", enfin tout est réuni pour coller au personnage quoi, le plus surprenant étant le reste du casting, qui même si on sait que le film fut tourner à Paris est plutôt impressionnant et étrange dans un Polanski.
Nous retrouvons ainsi quelques membres de la troupe bien connue du Splendid, Josiane Balasko, Gérard Jugnot et Michel Blanc, ou encore Isabelle Adjani que je n'avais pas reconnu de suite vu son look, Rufus, Claude Piéplu et Bernard-Pierre Donnadieu pour ne citer que les acteurs français.

Et c'est là que je me rend compte que j'avais pas prévu de faire une critique aussi longue^^

Pour ce qui est du coté technique, que reprocher à Roman ? La mise en scène est soignée au possible, la démence est maîtrisée à merveille par le Polonais, sa réalisation est également un sans faute, les décors sont simples (c'est Paris hein) mais réussis, de plus il me semble que la cour du bâtiment clé du film a été reconstituée ou montée de toute pièce je ne sais plus vraiment. Coté bande son c'est plutôt entraînant et parfois mystique comme le film l'oblige.

En bref, Popolanski signe ce qui est surement un de ses meilleurs films, une réelle ambiance de folie, même si comme déjà dit j'en aurais aimé plus, mais bon, j'ai tout de même adoré une scène en particulier assez courte, c'est quand il se retrouve dans son appartement mais que tous les objets sont géants à coté de lui tout petit.
Eselce

1 519 abonnés 4 240 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 10 décembre 2014
Machiavélique ! Le film est étrange, on ne comprend pas toujours la méfiance du voisinage envers le nouveau locataire ni les coups bas infligés aux uns et aux autres pour d'obscures raisons jusqu'à cette chute finale... Grandiose !
Max Rss
Max Rss

217 abonnés 2 092 critiques Suivre son activité

2,0
Publiée le 10 décembre 2017
L'un des films les plus connus de Roman Polanski. Et l'un des plus estimés également. Cependant, malgré son idée de base très accrocheuse, je suis au regret d'avouer que ce « Locataire » m'a laissé sur ma faim. Le problème ne vient pas de l'idée de Polanski ou de ses intentions. Mais bel et bien de l'agencement de son idée. Pendant près d'une heure et demi, j'ai eu la désagréable sensation que le cinéaste tournait autour du pot. Peut-être va-t-on me dire que Polanski cherchait avant tout à créer une ambiance visant à faire comprendre qu'il y a un truc pas net qui se passe. D'accord, je l'ai bien vu ça, mais à mon goût, c'est étonnement plat. Et il faut attendre la dernière demie heure pour que le film bascule dans une dimension paranoïaque concrète. Dimension dans laquelle il aurait du basculer bien avant. Même si ce « Locataire » est bien loin d'être un mauvais film et qu'il ne s'oublie pas de sitôt, il m'a quand même peu emballé. Dommage pour moi.
Stéphane D
Stéphane D

143 abonnés 2 194 critiques Suivre son activité

2,5
Publiée le 17 août 2017
Je regarde rarement les vieux films mais la personnalité du personnage principal et l'ambiance curieuse de l'immeuble m'ont intrigué.
Dommage, la suite n'a pas satisfait ma curiosité sur la direction finalement prise.
anonyme
Un visiteur
2,0
Publiée le 21 novembre 2019
Que c'est linéaire, il ne se passe rien sans qu'on recommence avec ce cinéma au scénario encore schizophrène, du début à la fin que sera qu'un autre bordel problématique ce film, la réalisation kiffe le sujet littéraire, ça lui correspond terriblement.
Il est devant la caméra pour masquer la pauvreté de l'intrigue, de divers tranches de vie parisienne à l'époque, les cigarettes choisissent la marque populaire, Gitanes, Marlboro, les prix, ça fume dans le camion de passagers barges.

Un tour dans les champs peut-être avec un Coca-Cola, il a des goûts bizarres ce roman, on comprend mieux sa psychologie égocentrique, la femme est en lui, Isabelle Adjani, faisant aussi un film à propos de ça.
Une interdiction qui ne mérite pas son statut, la plus effroyable des réalisations françaises terrifiantes, avec des bandages qui se recouvre et découvre à la fenêtre voyeuse, c'est ça, prenez-nous pour des poires.
pierrre s.

492 abonnés 3 356 critiques Suivre son activité

3,0
Publiée le 27 mai 2015
Film à l'ambiance angoissante, qui nous promène entre un appartement glauque, aux voisins détestables et un Paris sombre, non moins angoissant. Dans la lignée de Rosemary's baby, un film qui met mal à l'aise.
Starwealther
Starwealther

90 abonnés 1 253 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 29 décembre 2022
Polanski réussit le pari de l'excellence dans la retranscription de la folie au cinéma, je ne crois pas avoir vu à ce jour un film aussi bien mis en scène pour décrire la paranoïa, la schizophrénie d'un homme qui a perdu tout repère et se croit attaqué et surveillé de tout part par son voisinage. L'appartement où emménage ce polonais Trelkovsky ( joué par Roman Polanski en personne) n'est ni plus ni moins que l'enfer! Les canalisations font du bruit, l'eau goutte en permanence, il y fait sombre, les tapisseries sont ternes. Bref, c'est glauque à souhait, l'ambiance est vraiment oppressante. Plus qu'une simple paranoïa c'est presque un envoutement lorsqu'il emménage dans l'appartement de Simone Choule. La fin tragique et effrayante est une grande réussite, elle laisse supposer plusieurs interprétations. Il est assez drôle de voir Josiane Balasko, Gérard Jugnot ou Michel Blanc faire des apparitions dans le film, ils faisaient à l'époque parti de la troupe du Splendid au théâtre. En bref, un excellent film de Polanski qui réussit à modeler un univers kafkaïen proprement glaçant. Chef d'oeuvre
SICK
SICK

1 abonné 15 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 18 juin 2020
Il y a des oeuvres qui dérangent par leur côté horrifique mais, ils y en a aussi qui perturbent seulement par leur aspect étrange imprégné par une ambiance glauque en vous laissant un sentiment de frayeur. C'est le cas ici avec "Le Locataire", sorti en 1976, un suspense psychologique d'épouvante qui introduit un malaise constant d'étrangeté qui rend ce long métrage totalement unique. Réalisé et interprété par Roman Polanski, ce film fait partie de sa trilogie du thème de l'appartement qui est précédé par "Repulsion" et "Rosemary's Baby". Tous les trois font parties des plus grandes oeuvres de l'histoire du cinéma et introduisent cet impression d'étrangeté qui nous enveloppe par la vision très obscure, psychologique et bizarre des débuts du cinéaste. Trelkovsky, un polonais timide et réservé, emménage dans un nouvel appartement au coeur de Paris. On lui dit alors que la locataire précédente s'est suicidée en se jetant par la fenêtre et une obsession pour cette femme démarre à ce moment. Pendant sa petite enquête, il a beaucoup de difficultés à gérer ses voisins qui lui semblent complètement tordus. Ils le harcèlent sans cesse pour des raisons souvent futiles et il sombre lentement vers une paranoïa maladive. Il essaye de vaincre ce sentiment en rencontrant des collègues de travail ou tout simplement se trouver des raisons de fuir cet appartement sinistre. Malgré tous ses efforts, il commence à ressentir rapidement les effets de la folie causée par des visions étranges et de son propre comportement. Roman Polanski joue avec brio et subtilité en incarnant un personnage complexe avec une panoplie de caractéristiques comme la timidité, le renfermement ou la folie. Et si on parlait de sa réalisation? Une mise en scène subtile et timide, tout comme Trelkovsky, et nous injecte une dose raisonnable de paranoïa avec ses plans intérieurs qui nous inflige un sentiment de claustrophobie. On retrouve dans ce chef d'oeuvre plusieurs scènes mémorables dont celles des voisins figés que le protagoniste aperçoit à travers la fenêtre. Ils réussissent à nous effrayer beaucoup plus que plusieurs films d'horreur seulement par leur côté bizarre et énigmatique.. "Le Locataire" est l'un de ces films qui nous reste marqué dans l'esprit éternellement et sa fin le rend totalement culte avec un questionnement continuel de cet appartement. Une vraie perle du septième art. 5/5
weihnachtsmann

1 369 abonnés 5 414 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 11 avril 2016
Un immeuble peu accueillant et un locataire qui a des visions et se sent persécuté. Polanski prend son temps pour poser le décor et les personnages. Alors les angoisses apparaissent et la schizophrénie fait son œuvre. Comme dans Rosemary ou Répulsion, la folie vient de l'intérieur........L'environnement a une emprise sur l'homme. Film troublant et inquiétant.
The Claw
The Claw

69 abonnés 727 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 22 avril 2019
Un des grands classiques du cinéma que je n'avais toujours pas vu. Je dois dire qu'au début j'étais sceptique. Il faut avouer que niveau photographie, c'est assez laid, niveau musique, c'est très pauvre et côté scénario, il ne se passe pas grand chose. Du moins, la première heure! Oui, le film fait 2 heures, et Roman Polanski pose le cadre pendant une heure entière. J'ai bien cru que le film allait être comme ça jusqu'à la fin, et j'ai même cru que j'allais le stopper avant d'arriver au bout. Mais ça valait le coup de tenir. Car dans la deuxième, la folie commence et on est entraînés dans une sorte de délire paranoïaque schizophrène. La musique se fait plus présente, et elle est très réussie, et la perfidie du scénario se met en place. Par contre, la photographie, c'est toujours aussi moche, mais bon, je suppose qu'on ne peut pas tout avoir, malheureusement. Et puis arrive cette scène finale, cette idée génialissime que je ne dévoilerai pas : du David Lynch avant l'heure.
vinetodelveccio
vinetodelveccio

79 abonnés 802 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 4 juin 2015
Un film angoissant et virtuose, à la folie permanente et à la mise en scène brillante. Roman Polanski revient au thriller fantastique avec courage et met en scène la folie d'un homme avec une grande délicatesse et une infinie sincérité. Il explore les tréfonds de la paranoïa à travers un personnage passionnant qui évolue avec finesse, mais de façon totalement irréversible et incontrôlable. Les personnages secondaires sont géniaux, la musique très juste, les décors terriblement angoissants. Tout est là pour immerger le spectateur dans cette folie, et la mise en scène n'est pas étrangère au malaise grandissant que produit le film,jusqu'à un final étourdissant. Excellent.
AMANO JAKU

339 abonnés 797 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 24 octobre 2014
Vous connaissez la citation de Jean-Paul Sartre « L'Enfer, c'est les autres » ? Et bien c’est le titre que Roman Polanski aurait dû donner à sa trilogie des appartements, car après "Répulsion" et "Rosemary’s Baby", notre ami polonais rempile avec un film bien space : "Le Locataire". Le film débute simplement lorsque le héros, Trelkovsky, est à la recherche d’un appartement dans Paris. Il arrive à en trouver un suite à la mésaventure de l’ancienne locatrice : la pauvre demoiselle s’est défenestrée et est désormais à l’hôpital dans un sale état. Trelkovsky s’y installe et, au fur et à mesure qu’il y habite, semble être comme « attiré » par cette femme et sa vie...Mais, pour rajouter une couche d’étrangeté, Polanski s’amuse petit à petit à nous présenter les divers habitants de l’immeuble et ce de façon assez dubitative : véritable festival d’handicapés sociaux, on a des doutes sur leurs intentions voire sur leur santé mentale (et oui : des fous et des emmerdeurs comme voisins, on en a tous connu !!)…tout comme sur celle de Trelkovsky : ses voisins lui semblant odieux et bourrés de vices, il ne saurait leur faire confiance, et finira par se méfier de tous avec une certaine paranoïa.Et c’est là que réside tout l’intérêt du film : Trelkovsky est-il victime d’un complot ou bien est-il tout simplement en train de péter les plombs ? Plus le film va avancer, plus Polanski va s’amuser à développer une ambiance malsaine qui va crescendo à l’aide d’éléments paraissant anodins mais qui augmentent l’étrangeté de l’ensemble : spoiler: les voisins qui débarquent toujours de façon inattendue (ça ressemble presque à du jump scare sans être autant outrancier qu’un vrai jump scare), la dent dans le mur, le livre intriguant Trelkovsky qui a pour titre « La Vie de la Momie », la fillette handicapée qui fait claquer sa jambe artificielle, le fait-divers d'un homme ayant été tué pour tapage nocturne, le « poste d’observation des toilettes », le goutte-à-goutte incessant de l'appartement, et surtout, le fait que le héros commence à se confondre avec la précédente locataire (le tenancier du bar lui sert le même petit déj’ que Mlle Choule, il commence à fréquenter l’une de ses amies, il se met à fumer la même marque de cigarette qu’elle, la concierge lui donne le courrier de la demoiselle, il se met à porter ses robes…). Et cela marche terriblement bien (le rythme lent du film contribue aussi à cette mise en abyme)
, à un tel point qu’on a plus aucun doute sur ce qui se passe réellement : tout à l’air bien clair pour nous...et bam, le dernier plan, incroyable twist final, nous envoie dans la tronche une de ses droites qui nous laisse KO et fout en l’air toutes nos certitudes !! On nage en plein cauchemar nous aussi : Polanski nous a envoyé dans le même enfer que son personnage...j’ai réellement eu l’impression de voir un long épisode de « La Quatrième Dimension » : après visionnage on est sur le cul, puis on est perdu, et enfin on pige le truc et on trouve ça sensass d’avoir été manipulé si intelligemment ! Vraiment du très bon boulot. Si le film tourne aussi bien, c’est aussi grâce à la prestation des acteurs : Polanski s’est attribué le premier rôle de son film mais c’est une idée plus que justifiée tant il incarne parfaitement cet homme simple et réservé qui va finir hyper parano comme vivant un cauchemar éveillé. Tous les acteurs secondaires sont assez bons puisqu’ils jouent très bien ces personnages plus qu’étranges qui parviennent au final à être tout aussi intrusifs que effrayants (en fait, c’est à cause de leur côté intrusif qu’ils sont effrayants !). J’ai tout de même une préférence pour le propriétaire Monsieur Zy et la concierge (les regrettés Melvin Douglas et Shelley Winters). Avec "Le Locataire", Roman Polanski nous propose un impressionnant cauchemar éveillé, et ce bien avant David Lynch, bouleversant les habitudes du cinéma en livrant une matérialisation brute de toutes les névroses paranoïaques avec lesquelles l’être humain se voit souvent contrait de cohabiter. Un film effrayant viscéralement parlant, qui a la très bonne particularité de ne pas être pollué d’effets spectaculaires grandiloquents : très, très impressionnant…surtout pour une péloche sortie en 1976 !!
Extremagic
Extremagic

75 abonnés 484 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 20 juin 2015
Ah Polanski c'est quand même une part de ma jeunesse, ce type m'aura fait frissonné et rire plus d'une fois. Après je dois dire que j'ai toujours eu un problème avec ce réalisateur. Je l'adore mais pas complètement, au fond j'aimerais l'aimer plus encore, l'aimer complètement parce qu'il fait un cinéma que j'aime beaucoup. En fait j'aime le mystère qu'il instaure dans ses films mais je n'aime jamais comment il le résolve. Le Locataire c'est un peu l'incarnation de tout ça. Au fond j'adore jusqu'à un moment donné où je n'arrive pas à le suivre dans son délire, ce qui n'enlève en rien la qualité de ses films c'est juste que c'est trop perché, ou simplement que je n'ai pas envie d'une résolution. Là c'est exactement ça, je commence le filme et je me dis wahou en fait il n'y a pas un mec qui arrive à la hauteur de sa réalisation en terme de thriller et de mystère, d'étrange, Fincher, Hitchcock et cie. peuvent aller se rendormir et puis au fond plus le film avance et moins j'adhère. Il y a toujours certaines choses qui me dérangent c'est que d'une part je trouve le personnage très bien écrit, genre vraiment, son truc de manque de confiance en lui, un peu naïf, timide, vraiment c'est très juste mais d'un autre côté il y trop là-dedans, j'aime pas avoir de l'avance sur le personnages, savoir ce qu'ils devraient dire et au fond ce genre d'absurdité ça me sort du film. Après j'aime beaucoup les théories du complot (comme beaucoup en fait) mais c'est à dire qu'à un moment ça part en live, complètement, et là je n'arrive pas à suivre. En tout cas ça me donne envie de me replonger dans la carrière de ce réalisateur, de voir ses films maintenant que je suis plus apte en comprendre le discours. Parce qu'au fond Polanski c'est quand même un type vachement intéressant, tout ses films fusent de références à sa propre vie toussa toussa, enfin je pense que tout artiste parle de lui avant tout mais chez Polanski ça se sent vraiment et je préfère quand il le fait par le biais d'un thriller plutôt qu'avec la lourdeur d'un Pianiste par exemple. Au fond ça m'énerve un peu parce que j'aime énormément son travail mais voilà j'ai mes limites et je n'arrive pas bien à le suivre jusqu'au bout. Après concernant le film en lui-même il y a tout, l'ambiance, le gros travail visuel, le rythme avec de longs plans, c'est esthétiquement très réussi pis l'intrigue se suit sans déplaisir. On y retrouve toutes ses thématiques : le complot, l'incarnation du mal, la folie, l'isolement, bref un autre excellent film du réalisateur.
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