Ah, Rami Malek. Toujours un plaisir de le voir à l’écran, caméléon des temps modernes, capable d’endosser avec la même intensité le costume de Freddie Mercury que celui d’un espion meurtri en quête de vengeance. Il apporte à The Amateur une intensité sincère, presque poignante par moments. Mais malheureusement, cette intensité se noie dans un bouillon hollywoodien bien trop connu.
Car voilà : The Amateur ne réinvente rien. Il déroule, avec une application scolaire, la sempiternelle recette du “petit gars” surdoué de la CIA (ou d’un quelconque service gouvernemental, peu importe, l’uniforme est le même), traumatisé par un drame personnel, que personne ne prend au sérieux — grave erreur, bien sûr —, et qui finit par déjouer les plans les plus tordus avec la malice d’un renard dans une basse-cour. Il y a des codes, des trahisons, des explosions, un mentor ambigu, un méchant bien méchant, et bien sûr, une vengeance à servir froide.
On connaît déjà chaque virage du scénario avant même que le film n’ait démarré. Tout est attendu, prémâché, vidé de sa substance. Le rythme est là, les plans sont léchés, la musique est nerveuse, mais l’âme, elle, s’est perdue en chemin. La surprise ? Aux abonnés absents. La tension ? Dissoute dans une mise en scène aussi générique qu’un briefing PowerPoint un lundi matin.
Et c’est bien là le problème : The Amateur est symptomatique d’un cinéma américain en panne d’idées, qui recycle les mêmes histoires depuis trente ans, croyant qu’en changeant juste le visage du héros, le public n’y verra que du feu. Mais on le voit, le feu — ou plutôt l’absence de feu. Une déchéance créative qui fait peine à voir, surtout quand elle engloutit un acteur comme Rami Malek, capable de tant mieux.
Bref, The Amateur, ce n’est pas un film, c’est un plat réchauffé. Et le micro-ondes, il commence sérieusement à fatiguer.