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1,0
Publiée le 8 avril 2021
Une équipe de police d'élite s'attaque aux gangs de trafiquants de drogue à Rio de Janeiro en tirant d'abord et en posant des questions ensuite. Pour son premier long métrage non documentaire Padilha semble avoir perdu la tête. Il vient de l'école de réalisation de la caméra tremblante une école qui devrait perdre son accréditation. Pour simuler l'urgence la caméra portative bouge continuellement et les coupes sont rapides. Au lieu de l'urgence ou de l'excitation cela crée la confusion et la nausée. Bien que deux des scénaristes aient travaillé sur l'excellent City of God le scénario de ce film est mauvais. Compte tenu du mauvais scénario de la laideur des personnages de la médiocrité des acteurs et de la terrible mise en scène Tropa de Elite (troupe d'élite) est impossible à regarder...
Une plongée sans concession dans la dureté des Favelas de Rio de Janeiro : un film violent montrant au ras du sol comment les espoirs d'une jeune policier se brise sur la dure réalité, comment la jeunesse dorée finance sans se rendre compte des dealers aux larges pouvoirs, comment le statu quo se trouve à grand coup de corruption, et comment la violence engendre toujours un peu plus la violence, au risque de devenir son propre ennemi. On pourra regretter une vision très "près du sol" empêchant de mouiller la politique intérieure elle même, mais vu que sa suite "Troupe d'Elite 2" s'en charge, il n'y a alors rien à redire. Des scènes d'action digne d'Hollywood, mais avec une crudité et un discours pluriel qui fait mouche.
Immersion dans l'enfer d'une société au métissage parachevé : grise, bruyante, violente, vaguement inculte et misérable dans le pire des cas... et dans le meilleur d'entre eux, gauchiste et boboïde. Ce film est à l'image de la société brésilienne, pour ceux qui y ont vécu : terriblement anxiogène et sans aucun espoir. Ce film, magnifique et poignant au demeurant, constitue un formidable avertissement adressé aux sociétés occidentales qui souhaiteraient survivre.
Sans concession, cette plongée dans les favelas brésiliennes dresse un constat désabusé, pessimiste, amer, sur la réalité du trafic de drogue qui satisfait les jeunes privilégiés, arme les déclassés, corrompt les policiers. Montrer la violence instituée, quotidienne, banalisée, ne l'excuse ni ne la sublime mais l'assume puisque le déni ou l'indifférence nuisent. Porté par une distribution intense, ce récit en parallèle de l'initiation de jeunes recrues confrontées aux malversations, à l'isolement, à la brutalité, et du dégoût du commandant dont la voix permet de contextualiser tout en offrant une focalisation cynique sur un système en roue libre offre une cadence très dynamique. Saisissant!
Je n'ai pas du tout aimé le film. Pourtant, la violence au cinéma ne me dérange pas du tout. Encore faut il que la réalisation / mise en scène soit à la hauteur. Mais la voix off, la photographie immonde et les mouvements de caméras à ne plus en finir ne m'ont jamais permis de rentrer pleinement dans le film. La structure aussi du film : on commence avec une exposition au sein d'une favela et puis 55 mn ou il ne se passe rien. Et puis ce camp d'entrainement (la partie la plus réussi du film). Avant de retourner dans les favélas, pour un peu d'action... Bref, je trouve le scénario mal construit, limite ennuyant. Le comble pour ce genre de film.
Enfin !!! J'ai enfin pu le voir ! 13 ans que j'attendais ça bordel !!! Mon frère était allé le voir, avait détesté, et m'en avait parlé. Depuis, j'attends avec grande envie de pouvoir le voir. Sorti le 3 septembre 2008 en France dans un circuit plus que confidentiel, j'enrage contre les distributeurs et cinémas d'être trop frileux pour nous proposer des œuvres comme celle-ci, pourtant auréolée d'un Ours d'or à Berlin. Bon, je suis peut-être un peu sévère vis à vis de mon cinéma qui avait diffusé Martyrs, sorti le même jour, et que j'avais donc pu aller voir en salle. Ça c'est sympa. Malgré tout, je regrette de ne pas avoir vu ce fameux Tropa de elite dans une belle salle. Car celui-ci dégage une énergie folle, un rythme soutenu, une action brutale, une caméra proche de l'hystérie, des acteurs possédés (Wagner Moura extraordinaire). C'est violent, frontal, sans pitié. Ici il n'y a pas de gentils narcotrafiquants ni de gentils policiers. José Padilha nous plonge dans des favelas rongées par la pourriture, dont le seul remède est une Tropa de elite dont les membres seraient vraisemblablement tous des 00 s'ils travaillaient pour Sa Majesté. C'est à dire qu'ils ont le droit de tuer, exécuter, torturer toutes personnes étant armées, et ayant un lien de près ou de loin avec les narcotrafiquants, qu'elles aient un uniforme ou non. Car José Padilha dépeint une zone de non-droit, où règne des narcotrafiquants souverains, n'hésitant pas à exécuter (eux aussi) quiconque les trahis, femmes ou enfants. Avec une police corrompue jusqu'à la moelle, seule la B.O.P.E. se dresse et agit face aux criminels. Le régime de non-droit établi par les narcotrafiquants dans les favelas se retournent finalement contre eux car la B.O.P.E. n'hésite pas à tirer sans sommation, à exécuter sommairement, à réaliser des interrogatoires musclés (euphémisme), à employer tous les moyens pour arriver à leurs fins. Ce sont Judge, sauf que Dredd paraît être un enfant de cœur comparé au Capitaine de la Tropa (extraordinaire Wagner Moura, comme dit précédemment). C'est une guerre sans merci entre deux camps déterminés. Libre à chacun de cautionner ou non, de s'offusquer ou non, d'approuver ou non ce principe de soigner le mal par le mal. En effet, José Padilha ne fait pas l'apologie de telles méthodes expéditives, mais ne condamne pas non plus. Faut-il envoyer ce genre de Tropa dans les quartiers Nord de Marseille (Gilles Lellouche serait sans doute content d'avoir le Capitão Nascimento et ses hommes pour appuyer sa Bac Nord). Je prends Marseille pour exemple étant donné que Bac Nord sort bientôt sur nos écrans, sans pour autant comparer les deux œuvres, mais cela vaut pour tous les quartiers de France aux mains des trafiquants. En tout cas, les narcotrafiquants de Rio peuvent se plaindre de violences policières... José Padilha tente bien d'humaniser ces policiers militaires de l'extrême, on peut réagir de toutes les façons possibles sur ce final qui m'a estomaqué, toujours est-il qu'il envoie un grand coup de pied dans les couilles de la fourmilière, que ça plaise ou non. C'est la guerre mon Capitão.
Un plaisir d'avoir un film qui ne joue pas dans le moralisme et la bien-pensance. Ici, on voit et on vante les méthodes sans retenue de la police brésilienne face aux narcotrafiquants. La fin justifie les moyens, et c'est très bien. Oeuvre qui n'a pu que faire vomir la presse, c'est logique. Techniquement correct, il y a quand même quelques bémols liés à quelques longueurs et une surcharge de sons par moment. Vous savez, ces moments à table où tout le monde parle fort avec tout le monde, et ça nous fatigue. Il y a un peu de ça quelquefois, et on perd le fil.
Vivant à Rio et suivant de près l'actualité policière, j'ai vu "Tropa de elite" presque comme un documentaire car il y a énormément de vrai dans tout ce qui y est décrit. Si le film de José Padilha (qui n'a jamais été très subtil dans ses positionnements) manque clairement de nuances (la description des policiers corrompus est excellente mais placer la culpabilité de la consommation de drogue sur les étudiants gauchistes est à côté de la plaque), il a le mérite de donner un bon coup de pied dans la fourmilière et de rappeler combien la situation de violence carioca est complexe et sans véritable issue. A noter aussi un excellent casting.
Petite précision utile : si vous attendiez un film d'ation bêta opposant de super-flics à de méchants caïds, vous risquez la douche froide. Alors oui, le film est bourrin mais sa finalité le place bien au-dessus des bêtises manichéennes que semble promettre l'affiche. Tropa de Elite est un film énervé, et pas qu'un peu. À tel point qu'il a déclenché de vives controverses un peu partout. Alors qu'à domicile, certains l'ont éreinté pour sa peinture très critique de la BOPE ((Bataillon des Opérations Spéciales de Police), d'autres en France l'ont au contraire accusé de cautionner les pratiques fascisantes à l'écran. Sûrement le signe le plus éloquent d'une vérité à chercher ailleurs. Le réalisateur José Padilha adapte le roman (Elite da Tropa), écrit par l'anthropologue clairement situé à gauche Luiz Eduardo Soares et deux anciens policiers qui partageaient leurs expériences. Bref, difficile de considérer le film autrement que comme la charge d'observateurs à l'encontre d'une situation maintenue dans un statu quo qui relève plutôt de l'impasse sociale. Tropa de Elite est une plongée viscérale dans une guerre perdue d'avance puisque ses ramifications passent sous le radar de ceux qui y participent ou la dénoncent. L'ambigüité supposée de l'œuvre se situerait dans son emploi de la voix-off, hors elle n'a jamais été instituée comme la vision de son réalisateur. Sinon, que dire d'un Scorsese qui en est devenu l'un des mandataires ? Il est fort probable que la séquence du débat en fac soit le vrai cœur du film. Une scène où chacun est prompt à brocarder (pas forcément à tort) mais personne ne semble disposé à écouter son contradicteur. Et encore moins à la comprendre. Conséquence mais également lien de causalité qui participe à l'enlisement des injustices. La mise en scène colle à cette ambition d'hyperréalisme : caméra à l'épaule, montage brute, colorimétrie dé-saturée. Les deux heures s'apparentent à un match de boxe, où Padilha distribue les uppercuts à satiété. Ça bouge presque sans interruption, ça éructe également souvent, et la narration mélange ses différentes strates sans jamais perdre le fil du récit. Tropa de Elite veut clairement secouer son audience, et quelle que soit l'opinion définitive, nul ne pourra lui enlever cette force. Il serait également injuste de ne pas saluer l'interprétation fiévreuse de ses comédien.ne.s, tous bien tranchants. Sa limite se situe dans les pistes qu'il ouvre mais dont il ne boucle qu'une partie (celle consacrée au BOPE). Un peu décevant puisqu'il a la bonne idée de ne pas se fermer à un seul point de vue. Dommage de ne pas avoir prolongé les réflexions sous-tendues par les passages incluant le personnage de Maria.
Le cinoche brésilien a le vent en poupe depuis que Fernando Meirelles a ouvert la voie avec La cité de Dieu. L'ancien documentariste José Padilha poursuit cette plongée dans les favelas brésiliennes avec Tropa de Elite. Un véritable film coup de poing entièrement filmé caméra à l'épaule où on suit le quotidien d'une police militaire : le BOPE. Écrit par un sociologue et un ancien du BOPE, j'aurais du mal à accuser le film de ne pas savoir de quoi il parle. Padilha nous montre un Brésil loin des images d’Épinal. Des favelas qui sont en réalité de véritables pétaudières où trafiquants de drogue et police collaborent main dans la main pour éviter la guerre. Mais au-dessus, il y a donc le BOPE avec à sa tête l'intransigeant colonel Nascimento. Celui-ci prépare sa succession avec un parcours du combattant ridiculisant sans peine le sergent-instructeur Hartman de Full Metal Jacket. Padilha ne prend pas partie. Certes, les méthodes de ce GIGN local sont des plus discutables. Elles sont du genre à tirer d'abord et à poser les questions ensuite de préférence avec le canon d'un revolver dans la bouche. Certes, du boulot et de meilleures conditions de vie permettraient à ces gens de vivre décemment et de ne plus avoir le trafic de stupéfiants comme seule occupation. Mais la situation semble à en être arrivée à un tel point de non-retour avec d'un côté des truands sadiques et de l'autre une police corrompue jusqu'à l'os, qu'en arriver à de telles opérations commando est explicable. Nul doute que personne ne souhaite en arriver là. Cela dit, est-ce que la situation est en voie d’amélioration ? Visiblement non. Ce film montre donc une réalité très sombre, voire même désespérée et pose les bonnes questions en invitant le spectateur à se faire sa propre opinion. Les habituelles critiques voyant du fascisme de partout comme pour Starship Troopers de Verhoeven ou dans les Dirty Harry n'ont donc rien compris et ce serait bien qu'elles voient un peu plus loin que le bout de leur nez. Les lecteurs valent beaucoup mieux que ça.
Film brésilien sur la violence dans les favelas et la relation entre les divers groupes de policiers et les dealers de tout poil. Pas très convaincue par ce qui nous est raconté. D'un côté, une police régulière corrompue et de l'autre, la BOPE qui fait ce qu'elle veut et a des airs de brigade fascisante. L'intrigue n'est pas très claire dans un premier temps avec une caméra qui bouge sans cesse, à vous donner le tournis. Ensuite, le spectateur comprend un peu mieux l'enjeu et le centrage sur le commandant de la BOPE. Seulement, comment cautionner ce que l'on voit à savoir une BOPE qui agit en totale impunité pour torturer ou tuer.
La police des polices brésilienne ressemble moins à nos bœufs-carottes qu'à un commando militaire. C'est du brut, pas de place pour les médiocres. Le capitaine a beau vouloir lâcher du lest, sa vision du monde n'en est pas moins farcie d'idées extrémistes dont rêveraient Marine, et pas mal de français selon Ipsos/BVA. Intègre jusqu'à l'intolérance, rompu aux pires tâches et familier de l’hémoglobine, il nous berce de sa voix posée durant tout le film, sur fond de gangs, de drogues, de massacres et d'une jolie étudiante pacifiste qui aurait mieux fait de naître sous une autre étoile. Elle est la caution magnanime de l'histoire, celle par qui un autre monde est possible ; et tant pis s’il a l’air mal engagé. Troupe d'élite, malgré son titre à la Rambo XII, est un très beau manifeste, violent et dur, qui fleure bon, ou bien mauvais, l'authenticité la plus tristement crue. C'est rare, et pour qui a le cœur bien accroché, ça mérite un petit coup d’œil. José Padilha remettra les pieds dans une favela deux ans plus tard, à l’occasion d’une suite aussi réussie. Puis il cédera à son tour aux sirènes hollywoodiennes, se fourvoyant dans un remake inutile de ce vieux Robocop. Laissons-le où il est, et restons-en plutôt aux bases.
Un film qui nous permet de comprendre un peu plus la situation du Brésil et plus particulièrement de Rio de Janeiro.. Les trafiquants contre la police.. J’ai beaucoup aimé le fait que le réalisateur ne prenne pas partie, c’est de la description neutre de ce qui se passe. Attention, c’est violent, âmes sensibles, s’abstenir.
Je ne peux dire que ce film est incroyable, l’immersion intensive dans la plus violente des polices au monde, BOPE est sa troupe d’élite nationale, les cow-boys et SWAT compagnies américains passeraient pour des enfants de cœur. L’intrigue brésilienne de l’époque du pape Jean Paul II n’est pas seulement neuve pour ce cinéma qui ne cherche pas montrer sa belle tronche et ses muscles, à répéter les mêmes scènes d’assaut, de cadrer de manière rudimentaire le paysage, c’est en partie basé sur la réalité historique de ce pays. La descente de sa police est militarisée, comme un instinct de survie nécessaire depuis la naissance jusqu’à l’entrée au concours d’entrée gouvernemental, contre le crime des bandes organisées qui débute depuis le bas de l’échelon social. Vendeur de came pour la haute société, l’élite touche aussi ses policiers véreux. Ceux qui ont encore un semblant d’intégrité se battent corps et âme, se démènent à fond, l’entraînement se fait dans une jungle sauvage pour durcir certaines têtes molles. L’hyper-stress les guettent et face à eux, des petits mais grands chefs de guerre civile voyous des faubourgs brésiliens, la bataille livrée par les terrifiants armes automatiques. Une œuvre peut être mal interprétée en raison de l’utilisation de méthode dissuasive par les représentants des forces de l’ordre assimilé au fascisme, le logo arborant l’insigne symbole du crâne mort. Le sac plastique ensanglanté est l’héritage de la dictature militaire (1964-1985), une torture psychique à l’intégrité physique venue de l’ordre anti-guérilla, d’obscur nettoyage politique. Comment peut-on être fan de ça ? L’incitation pousse à réagir de façon neutre, l’interdiction au moins de 16 ans est voulue et ne donnera pas des idées aux super-héros français, une actualité brésilienne exclusive. La mise en scène est immergé, une copie brouillonne pas encore mise au propre et de justesse, la réalisation de « Robocop 2014 » retient mon souffle en apnée. Un dernier carré de plongeon dans ce bassin post-crédit du Brésil lusitanien musical, une région ensoleillée de libre circulation d’où sont originaire les plantes narcotiques qui rendent nerveux, la suite à suivre.