Sorti en salles le 25 janvier 2023, Mayday nous présente un pilote commercial, Brodie Torrance, joué par Gerard Butler. Ce dernier a réussi l'exploit de faire atterrir son avion endommagé par une tempête sur la terre ferme. Il va découvrir qu'il s'est déposé sur une zone de guerre. Lui et les passagers se retrouvent pris en otage...
Pour réaliser ce film d'action, le studio Lionsgate est allé chercher un spécialiste du genre, Jean-François Richet. Ce n'est pas la première fois que le cinéaste dirige une grande star internationale, puisqu'il a travaillé avec Ethan Hawke sur Assaut sur le central 13 et avec Mel Gibson sur Blood Father. Il sera de retour prochainement avec Mutiny, porté par Jason Statham.

Nous avions rencontré le metteur en scène à l'occasion de la sortie de Mayday en 2023 et ce dernier évoquait avec nous la réalisation d'une scène difficile, dans laquelle Gerard Butler doit combattre un pirate. Intense et brutale, la séquence est la plus impressionnante du film en ce qui concerne le combat à mains nues.
Un personnage qui sort des sentiers battus
"C'est atypique parce que le personnage de Gerard Butler est pratiquement un personnage lambda. Ce n'est pas un militaire, ce n'est pas un mercenaire, ce n'est pas un tueur ou un flic, mais un simple pilote. J'aime bien ce processus d'identification. Et Gerard Butler est un des derniers acteurs qui peut camper un héros « de la classe ouvrière », un « working class hero » en anglais", a d'abord rappelé Jean-François Richet.
"Il est un peu comme Stallone dans Rocky, quand il se lève le matin, il est fatigué, il prend ses œufs, il va courir, il va taper sur la bidoche. Il est un peu à la Mel Gibson aussi. On peut tous s'identifier à lui et il a un potentiel sympathie assez large. C'est à l'ancienne, mais du bon côté de l'ancienne. Et puis on ne va pas se mentir, le cinéma c'est l'art du subterfuge qui fonctionne beaucoup sur l'identification", a souligné le réalisateur.
Richet évoque ensuite le tournage de la fameuse scène de combat entre Torrance et le pirate, qui a demandé des semaines de préparation intensive. "Je dis aux équipes ce que je veux comme coups, le style de combat que je veux, je leur rappelle que le personnage n'est pas un super-héros. Après il y a une chorégraphie qui se crée, j'en retire des choses, j'en ajoute d'autres...", expose le metteur en scène.

Un plan séquence éprouvant
"Et puis la mise en scène, pour moi, ce n'est pas la caméra. C'est comment je fais bouger un acteur dans un espace donné. Et surtout pourquoi. Qui est dominant, qui est dominé, etc. La caméra est là pour amplifier le mouvement et la motivation de l'acteur."
"On a fait cette scène en plan séquence, c'était plutôt dur. C'était le 2ème jour de tournage et je n'avais que 3 jours pour faire cette scène. Je l'ai fait en une demi-journée. Gerard Butler a fait la première prise, ça a foiré au bout d'un tiers et il était déjà exténué. C'est très physique et on tournait à Porto Rico, il suait à grosses gouttes par 40 degrés."
C'est très physique et on tournait à Porto Rico, il suait à grosses gouttes par 40 degrés.
"Je vais le voir et je lui dis : J'ai prévu de la découper en 3 mais mon rêve c'est de la faire en 1. Je te donne encore une chance sinon je vais perdre trop de temps et les 3 jours suffiront pas. Il a dit ok et il l'a réussi en une seule fois. On est ensuite allé voir le moniteur, c'est le 2ème jour de tournage, le producteur est là, personne ne se connaît vraiment."
"Le producteur est archi excité, il trouve ça super, Butler aussi. Et il se rend compte que le producteur n'est pas au courant qu'on l'a fait en un seul plan. L'acteur, le cadreur, le chef-opérateur et moi-même étions les seuls au courant. Le producteur nous dit, mais vous allez découper dans la scène ? Et là je lui dis non. Et Gerard m'appuie : C'est hors de question, ce genre de scène en un plan, ça ne s'est jamais fait à Hollywood."
C'est hors de question, ce genre de scène en un plan, ça ne s'est jamais fait à Hollywood.
"Gerard me disait : Il faut qu'on voit que c'est moi qui me bat, c'est une séquence qui va marquer. Et il avait raison. Et je remercie le producteur de nous avoir suivi car il pensait que le studio allait nous tuer. Et c'est passé. Le producteur a pris le risque car il est mandaté par le studio mais ce n'est pas lui qui met l'argent. Et il a des comptes à rendre. On a tous pris des risques sur ce film d'ailleurs", a confié Jean-François Richet.