Dans les années 1920, près d'un petit village perdu dans les collines de Provence, un jeune paysan nommé Ugolin revient du service militaire. Unique héritier du vieux César Soubeyran (que les villageois surnomment le Papet), il compte bien cultiver sa terre et y faire pousser des oeillets. Mais pour assurer son succès, sous le torride soleil du Sud, il lui faut absolument trouver une source.
Convoitant celle qui se trouve à la ferme des Romarins, il est catastrophé en apprenant l'arrivée sur place d'un certain Jean Cadoret. Descendu de la ville avec sa famille pour se lancer dans l'élevage de lapins, cet indésirable est bossu et paraît manquer cruellement d'expérience. Avant que ne survienne leur nouveau voisin, Ugolin et le Papet décident de boucher la source.
Le premier film après Pagnol
12 ans après la mort de Marcel Pagnol, le cinéaste Claude Berri est le premier à oser reprendre l'inextinguible flambeau du maestro, et à tenter d'adapter l'une de ses oeuvres au cinéma.
Ayant tout juste mis en scène son mythique Tchao Pantin, après de longues négociations avec l'épouse du défunt auteur, il s'attaque donc à la réalisation d'un dyptique tiré de L'Eau des collines, magistral roman de Pagnol, lui-même adapté de deux longs métrages qu'avait signés Marcel au début des années 50.
Pathé
Le projet est des plus ambitieux et les risques de se tromper sont conséquents, mais après 8 mois de tournage, Berri parvient miraculeusement à ressusciter la magie pagnolesque pour faire de Jean de Florette un véritable chef-d'oeuvre du cinéma français.
Indissociable de Manon des sources (qui a été tourné en parallèle et dont on se souvient encore pour sa bouleversante scène finale), le long métrage est magistralement mis en scène, porté par une magnifique bande originale, par une photographie splendide et surtout par un casting absolument grandiose.
Un triomphe critique et commercial
Entre un Gérard Depardieu impressionnant et un Yves Montand impérial, la révélation du film revient à Daniel Auteuil. Tantôt repoussant, tantôt attachant, à la fois perturbant et poignant, il livre une prestation parfaite dans le rôle d'Ugolin (qui devait initialement revenir à Coluche), et obtient même le César du meilleur second rôle.
Pathé
Nommé dans de nombreuses autres catégories, Jean de Florette crée l'unanimité auprès de la critique à sa sortie en 1986, et s'offre en prime un magnifique succès commercial en réunissant plus de 7 millions de spectateurs en salles.
Noté 4 étoiles sur 5 sur AlloCiné, le premier volet du dyptique de Claude Berri compte encore aujourd'hui parmi les indémodables classiques du cinéma français, à découvrir de toute urgence si vous ne l'avez encore jamais fait.
(Re)découvrez la bande-annonce de "Jean de Florette"...
