Le Festival de Cannes approche de son terme, mais la compétition n'est pas terminée. De grands compétiteurs entre en scène aujourd'hui, avec Jeunes mères ! Car les frères Dardenne font partie des rares cinéastes à déjà détenir deux Palmes d'or (et un total de 7 prix cannois), ce qui fait d'eux de sérieux candidats à un nouveau prix. Le tandem a aussi son palmarès d'avoir été sélectionné déjà 9 fois en compétition officielle ! Jeunes mères est leur 10ème. Joli !
Leur nouveau long métrage a beaucoup d'atouts pour séduire le jury, les festivaliers, et plus largement le grand public. Le film est visible du grand public, en parallèle de sa projection cannoise, dès cet après-midi.
Leur drame social est porté principalement par de jeunes comédiennes dont c'est le premier grand rôle, et on prend les paris que vous allez être touchés par la grande justesse qui se dégage de leur jeu, et plus largement du film.
C'est une des marques de fabrique de ces réalisateurs : une fiction à la frontière du documentaire, tant tout ce qui se joue sous nos yeux semble juste, vrai. Il émane une grande fraicheur, de par la jeunesse de la plupart des interprètes, et bien sûr, tous ces bébés.
Pour ce nouveau film, il s'agit de portraits croisés de jeunes femmes, liées par un lieu, une maison maternelle, qui sert de sujet et point de départ au film.
Le synopsis est le suivant : Jessica, Perla, Julie, Ariane et Naïma sont hébergées dans une maison maternelle qui les aide dans leur vie de jeune mère. Cinq adolescentes qui ont l’espoir de parvenir à une vie meilleure pour elles-mêmes et pour leur enfant.
Un film choral
Ce nouveau film se démarque de leur filmographie par l'aspect choral de cette intrigue. Alors que les cinéastes avaient jusqu'ici plutôt tendance à se focaliser sur un ou deux personnages centraux, ici ils privilégient le groupe et organisent un chassé-croisé. "Tout en étant un portrait de groupe, c'est d’abord cinq portraits de jeunes mères vivant chacune son histoire faite de situations sociales et de relations affectives personnelles", détaillent les réalisateurs dans leur note d'intention.
"Ce qui les relie (est) la maternité précoce liée à la détermination sociale de la pauvreté et à certaines carences affectives tendant à la répétition des mêmes comportements de génération en génération. C'est ce dont elles tentent de se libérer, et c’est précisément dans cette tentative qu’elles apparaissent singulières, vivantes, uniques, qu’elles cessent d’une certaine façon d’être des personnages pour devenir des personnes", ajoutent-ils.
Un film des Dardenne qui s'impose parmi leurs meilleurs
Jeunes mères nous projette immédiatement dans leur quotidien, souvent difficile. Mais il s'agit néanmoins d'un film qui tend vers une lumière, et qui ne cherche pas à aller dans une forme de pathos. Un long métrage qui se révèle dense, puissant. Un film des Dardenne qui s'impose parmi leurs meilleurs.
Jeunes mères convoque quelques acteurs plus identifiés, dont certains faisant pleinement partie de leur univers (Marc Zinga, Fabrizio Rongione, Christelle Cornil...). L'excellente India Hair tient également un rôle notable.
Vers une 3ème Palme ?
La dernière Palme d'or des frères Dardenne, leur seconde, remonte à 2005, il y a 20 ans donc, pour L'Enfant. Leur première Palme d'or était en 1999, pour Rosetta. On ne peut s'empêcher d'ailleurs d'avoir une pensée pour Emilie Dequenne au moment d'écrire ces quelques lignes sur le cinéma des frères Dardenne. Rosetta était le premier long métrage de la comédienne décédée en mars dernier. Elle avait foulé le tapis rouge de Cannes l'année dernière pour fêter les 25 ans du film. La 78e édition de Cannes lui est dédiée.
Jeunes mères sort au cinéma ce vendredi 23 mai, à partir de 14h.
